TERRE DE SENDRE LIVRE 1: Le rite de Lumness de Matthieu Fichez


19/20





Edition: Librinova (Ebook - 2016)

Origine de l'auteur: France

Genre: Heroic fantasy, Aventure

Série: Terre de Sendre ( En cours - 3 Livres prévus)












Coup de

Que peut-on faire d’une jeune fille qui, sur un coup de tête, vient de ruiner les projets politiques que l’on avait bati autour d’elle ? L’envoyer au couvent paraissait une bonne idée…
Avec l’accroissement des troubles aux frontières du monde connu, Sendre va découvrir au gré de ses rencontres que le monde n’est pas aussi manichéen qu’elle le pensait, et que trahisons et alliances peuvent bouleverser la donne, quel que soit le camp dans lequel on se tient.





Wouaaww ! Quelle découverte ce roman ! C’est un véritable coup de cœur tant j’ai aimé cette lecture.
Les deux premiers chapitres annoncent déjà la couleur, ça commence bien et fort. Après une brève introduction des premiers personnages et de l’environnement dans lequel on se trouve, l’auteur nous plonge déjà dans l’action, sous les coups féroces de mystérieux Hororques. L’histoire prend déjà aux tripes et nous fait craindre le pire pour des personnages qu’on connait à peine mais dont on s’est déjà attachés.
Rien que ces deux petits chapitres m’ont donné envie de poursuivre la lecture avec avidité, ce qui est un excellent point de départ.

Par manque de temps, je n’ai pas su lire aussi vite que je l’aurais voulu. Ce qui est très frustrant quand l’auteur arrive à garder le mystère comme il le fait. J’ai plusieurs fois pensé à l’histoire en dehors de la lecture, et quand ça m’arrive, souvent c’est que c’est gagné. Le livre m’a conquis.

Concernant l’écriture, celle-ci est faite à la première personne et les chapitres sont découpés par personnages, ce qui nous permet une entrée plus intimiste dans le récit, en fonction du ressenti et des émotions de chacun d’entre eux. Ça fonctionne, ça fonctionne même très bien.
On se retrouve donc à suivre les aventures de Sendre, mais aussi de Hinriegh, Leyna, Mist et Yothol, ainsi qu’un illustre Inconnu.


"Je fais un signe négatif de la tête et je le regarde de nouveau. - A aucun dieu en particulier messire... Je pense que je prie le bien... Le bien sous toutes ses formes. Je pense que l'ordre est nécessaire, mais qu'il ne doit pas être castrateur. Et je pense aussi que sur les flancs arides de la haine et du mal peut pousser une plante d'espoir. Je veux croire en cela messire."


On passe donc d’un chapitre à l’autre et d’un personnage à l’autre. C’est un aspect qui m’a beaucoup plu car cela met beaucoup de dynamisme dans la narration. Les intrigues sont souvent misent en suspens alors qu’on part en suivre d’autres. Cela crée un climat assez mystérieux, on découvre tout au fur et à mesure et le fait de faire une pause à un moment donné avec l’un des protagonistes, ne fait qu’accentuer la joie de le retrouver quelques pages plus loin.
Je me doutais aussi que tôt ou tard, certains de ces héros allaient finir par se rencontrer, mais qui et dans quelle situation ? J’attendais ces moments avec grande impatience.

Autre point fort de ce récit, l’attachement aux personnages dont les traits de caractère et la psychologie sont très bien menés. Ils sont tous charismatiques et ce, qu’ils soient bon ou mauvais. C’est ça que j’ai bien aimé, on suit les projets des uns et des autres mais tous ne sont pas de preux chevaliers férus de justice, bien au contraire. Ils n’en restent pas moins humains, et guidés par des idéaux qui leur paraissent logique et/ou légitime. Dans ce même esprit les relations des personnages m’ont beaucoup touché notamment la relation Hinriegh-Leyna. On m'avait donc promis un récit non manichéen, et c'est bien le cas. C'est très plaisant. Le personnage de Sendre m'a aussi beaucoup touchée tant elle est altruiste, parfois aux limites agaçantes de la naïveté, mais elle donne de sa personne et n'a pas peur d'en ramasser plein la tronche afin de défendre la veuve et l'orphelin.

Tous se trouvent dans un monde où les conflits de pouvoir règnent évidemment, comme souvent dans ce genre de récit. Les territoires sont divisés et dirigés par divers chefs, barons, rois et reines. Les alliances et trahisons sont donc légions, pour accroître son pouvoir et assurer sa richesse et sa pérennité. Et le plus puissant dirigeant peut vite devenir un simple pion sans même s’en rendre compte.
Comme si cette ambiance politiquement difficile n’était pas suffisante, les humains subissent depuis quelques années des attaques dévastatrices des « verts » (dont je me garderais bien de vous révéler l’identité, à vous de le découvrir).



"Quant à la baguette, c’est une découverte récente des koralists, à priori cela permettrait à un mage de stoker un certains nombre de sortilèges et de s’en servir pour les lancer, même en armure.
- Mais comment avez-vous pu vous procurer tout cela ? Je ne pensais pas que nos forgerons étaient capables de telles prouesses ! – En effet, ils ne le sont pas, mais laisse à ta vieille mère quelques-uns de ses secrets ! Elle me sourit et je la prends dans mes bras. Elle se cale contre moi et m’étreint très fort. – Mon fils… Elle se recule et son visage s’est recomposé, elle me tient toujours par les mains. – Maintenant, messire prince de Gorgarzan, tu vas me faire plaisirs et aller te reposer dans tes appartements."


J’ai également ressentie une assez grande influence jeux de rôle ce qui n’est pas pour me déplaire loin de là. Etant fan des jeux vidéo de ce genre, cela m’a beaucoup plus. En quoi cela m’y fait penser ? Entre autre le brassage de diverses « classes » de personnages, même si ce n’est pas écrit tel quel dans le livre. On rencontre donc tant des chevaliers, que des paladins, en passant par des barbares et des mages, et même des mages noirs.
La magie est également omniprésente, tout au long du récit nous sommes confrontés à d’impressionnants lancés de sorts, qu’ils soient offensifs ou défensifs (bouclier, champs de force etc…). C’est un aspect que j’ai également beaucoup apprécié, cela permet beaucoup de possibilités et de dynamisme notamment dans les scènes de combats.
Mais cela peut aussi constituer un défaut: La magie est tellement omniprésente et les sorts ont l'air tellement plus puissants les uns que les autres que cela permet aux personnages de se sortir parfois trop facilement de situations hyper périlleuses (un petit sort de bouclier, de guérison, ... et on devient vite invincible).
On peut trouver encore d'autres petits points négatifs évidemment, la perfection pour moi n'existe pas, mais qui n'entachent en rien la qualité du récit, donc je n'ai pas envie de m'attarder dessus.


" Un Glyfomancien... La magie des runes, des pentacles et des glyphes, cela peut toujours être utile. C'est parfaitement inefficace en combat rapproché, mais cela peut-être très violent lorsque l'on a le temps de les préparer."



Pour terminer : Je dirais donc qu’il s’agit là d’un roman excellemment bien mené, avec tout ce qu’il faut comme ingrédient pour en devenir rapidement addict. Il contient une trame narrative et des idées vraiment intéressantes et superbement exploitées jusqu’à présent. Adepte d’actions, de mystères, de conflits de pouvoir et de magies en tout genre, ce roman est fait pour vous. Malgré ses 519 pages, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Je suis passée plusieurs fois par diverses émotions, du rire au presque-larme, les confrontations me faisaient retenir mon souffle. On a également droit à un bestiaire assez riche, avec des créatures typiques de la fantasy, mais aussi certains sorti droit de l'imagination de l'auteur, car je n'en ai jamais entendu parler. Je vais devoir prendre mon mal en patience en attendant la sortie du second livre, que j’espère être dans la même lignée que celui-ci.

Je regrette peut-être juste une chose: qu'il n'y ai pas de carte du monde en début d'ouvrage. J'ai en effet prit l'habitude pour se genre de récit d'avoir une carte du monde, elle ne serait pas de trop dans ce cas-ci car on voyage dans une pléthore d'endroits et cela serait plus facile pour les visualiser les uns par rapports aux autres. Après on est d'accord que cela reste un détail, mais qui a quand même son importance je trouve...


" L'Orque qui tient mes enfants dirige sa massue vers moi et crie quelque chose. Je ne comprend pas ce qu'il dit, je vais lui fracasser la tête lorsqu'une douleur atroce me fait tituber. Une flèche vient de me transpercer le poumon gauche. L'Orque au filet se dirige maintenant vers moi, et moi je me dirige vers lui en titubant. Une seconde flèche m'atteint à la jambe gauche. Je tombe, je tente de me relever et je vois ma fille qui me regarde par-dessus l'épaule de l'Orque avec des yeux paniqués. Il a les défenses pleines de sang et le cri de ma fille est la dernière chose que j'entends avant que la pierre fixée à la masse de la créature ne me fracasse le crâne..."


Nota Bene:
Il s'agit d'un tout nouveau roman sorti il y a quelque mois seulement. C'est le premier de Matthieu Fichez, et pour ça j'aimerais souligner la qualité de celui-ci car faire si bien pour un premier livre c'est assez rare je pense. Cela promet pour la suite, j'espère qu'il ne s'arrêtera pas en si bon chemin et que cette série Terre de Sendre sera un succès.
Il existe pour le moment qu'en format numérique, trouvable sur la plupart des stores (Kobo, Amazon,...) pour la modique somme de ...1€49 !! Cela vaut donc largement le coup de se le procurer, car pour 519 pages d'aventures et de magie je ne pense pas qu'on puisse faire plus abordable. 

Petit avis sur la couverture: il faut avouer qu'elle est vraiment jolie, j'aime bien l'atmosphère qu'elle dégage. J'espère que ce livre sortira en version papier, ça devrait vraiment bien donner. En tout cas je me ferai un plaisirs de me le procurer.




Ce que j'ai préféré:
° Un univers non manichéen et vaste
° Des personnages forts et charismatiques
° Des dialogues teintés d'humour
° Suspense et émotions qui sont au rendez-vous
° De la magie à gogo



Ce que j'ai moins aimé:
° Pas grand chose à vrai dire... :)

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