LES ROBOTS - TOME 1 DU CYCLE DES ROBOTS de Isaac Asimov

17/20


Edition: j'ai lu

Origine de l'auteur: Américano-russe

Traduction: Billon Pierre, révisée par Durastanti Pierre-Paul

Titre original: I, Robots

Genre: Science-fiction, nouvelles

Série: Cycle des Robots (terminée, en 6 tomes)

Nombre de page: 284







PREMIÈRE LOI : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.
DEUXIÈME LOI : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la Première Loi.
TROISIÈME LOI : Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi.





Cela faisait longtemps que j’avais entendu parler d’Isaac Asimov et de son cultissime cycle des robots. On ne tarit pas d’éloges à son sujet et après lecture de ce tome je trouve que sa notoriété dans le domaine est amplement justifiée. J’ai vraiment adoré ce livre. L’auteur nous sert des robots loin du stéréotype des machines à l’intelligence artificielle voulant prendre le dessus sur l’être humain, le dominer voir l’anéantir.
C’est tout un concept de la robotique qu’il a inventé, avec des robots qui vivent parmi les hommes en toute harmonie grâce à trois lois fondamentales leur interdisant de faire du mal aux humains.

En toute harmonie, oui et non car certains robots vont en faire voir de toutes les couleurs aux protagonistes. Ce livre est en réalité un recueil de plusieurs nouvelles mettant en scène des situations différentes,  impliquant chaque fois un robot. Ce qui en fait l’originalité c’est que, partant de ces trois Lois toutes simples, l’auteur nous mène dans des intrigues où les robots concernés ne fonctionnent pas tout à fait comme ils le devraient, c’est là que l’harmonie se brise et que ça devient intrigant et vraiment jouissif. C’est superbement bien mené car il jongle avec ses trois Lois pour nous montrer jusqu’où cela peut aller dans la complexité de leurs comportements (aux robots). C’est vraiment intéressant de voir jusqu’où il va dans les interactions et les relations hommes-robots.


« Vous perdez votre sang-froid. Je vois mal la nécessité de dramatiser. Au fond, ils sont inoffensifs.
- Vraiment ? » Susan Calvin s’enflamma. «  Inoffensifs, vraiment ? Vous vous rendez compte que l’un d’eux ment ? L’un des soixante-trois robots que je viens d’interroger a menti malgré l’ordre strict de dire la vérité. L’anomalie indiquée est terriblement enracinée et parfaitement terrifiante. »


Ces nouvelles ne sont pas tout à fait indépendantes les unes des autres, elles évoluent en fait dans le temps, l’auteur brassant l’évolution robotique à travers les âges. On suit en fait des anecdotes que le Dr Susan Calvin, robopsychologue chez US Robots, raconte à un jeune reporter.
Et justement j’ai beaucoup aimé cette femme. Elle se montre très froide, surtout envers les humains, et pour cause son domaine c’est la psychologie des robots, pas celle des humains. De prime abord, elle ne parait pas très sympathique, elle ne sourit pour ainsi dire jamais, mais sa vision de l’être robotique est tout à fait fascinante. Elle travaille au sein de l’US Robots, LA grosse entreprise à l’origine des cerveaux positroniques  et de leurs fameuses trois Lois.


« Quel âge avez-vous ? me demanda-t-elle.
- Trente-deux ans.
- Dans ce cas, vous n’avez aucun souvenir d’un monde dépourvu de robots. Il fut un temps où l’humanité affrontait l’univers seule, sans amis. Maintenant l’homme dispose de créatures pour l’aider, des créatures plus robustes que lui, plus fidèles, plus utiles, absolument dévouées. L’humanité n’est plus seule. Vous avez déjà envisagé la situation sous cet angle ?
- Je crains que non. Je peux vous citer ?
- Oui. A vos yeux, un robot est un robot. Des engrenages et du métal ; de l’électricité et des positrons. De l’intellect et du fer ! Construit par la main de l’homme ! Et si nécessaire, détruit par la main de l’homme ! Mais vous n’avez pas travaillé avec des robots, vous ne les connaissez pas. Leur souche est plus pure que la nôtre, et meilleure. »


Si je dois reprocher quelques choses à ce livre, ce serait le fait qu’il s’agisse d’un recueil de nouvelles. Je ne suis pas très fan à la base des nouvelles, je préfère quand il s’agit d’une seule et même histoire. Je pense que c’est le cas des tomes suivants et j’ai hâte de les découvrir. Ceci dit grâce au fil conducteur et au fait qu’on retrouve souvent les même personnages, ce n’était pas si dérangeant au final.
Quant à l’écriture et bien je n’ai rien à redire. Je l’ai trouvé très fluide et assez facile à lire, hormis les divers termes un peu pointilleux liés à la robotique mais j’ai globalement trouvé que tout était assez facilement compréhensible malgré tout.
Ce n’est donc pas vraiment un coup de cœur par rapport au support (nouvelles) mais c’est un vrai coup de cœur par rapport à la manière dont l’auteur voit la robotique et à son style d’écriture efficace.




« Ecoute-moi George. Je refuse de confier ma fille à une machine, si futée soit-elle. Un enfant n’est pas fait pour être gardé par un être de métal. »
Weston fronça les sourcils « Depuis quand as-tu pris cette décision ? Il y a deux ans qu’il côtoie Gloria et je ne t’avais jamais vue t’en inquiété.
- Au début, c’était différent. L’attrait de la nouveauté. Ça me soulageait dans mon travail… et puis c’était la mode. A présent, je ne sais plus. Les voisins…
 Les voisins ? Qu’ont-ils à voir là-dedans ? Ecoute-moi bien. Un robot est infiniment plus digne de confiance qu’une nounou humaine. On a construit Robbie dans un seul but : servir de compagnon à un petit enfant. Sa mentalité tout entière est conçue pour ça. Il ne peut qu’être fidèle, aimant et gentil. C’est une machine : il est fait ainsi. On ne pourra jamais en dire autant des humains. »


Ce que j'ai préféré:
° Les "mentalités" des robots dirigés par les trois Lois de la robotiques
° Les situations rocambolesques dans lesquels sont menés les personnages
° La manière dont l'auteur joue avec ces trois Lois
° L'écriture




Ce que j'ai moins aimé:
° Le fait que cela soit un recueil de nouvelles



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